Plans Épargne Logement : La chute de l'attractivité avec un rendement de 1,75 %

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À partir du 1er janvier 2025, le taux de rémunération des nouveaux Plans d’Épargne Logement (PEL) sera réduit à 1,75 %, contre 2,25 % pour ceux ouverts en 2024. Ce produit, autrefois plébiscité pour épargner en vue d’un projet immobilier, peine aujourd’hui à séduire face à des alternatives plus attractives, comme le Livret A ou le LEP. Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, analyse les raisons de cette désaffection.

Un rendement réel négatif
Le PEL est soumis à une rémunération fixe pendant toute sa durée, qui peut aller jusqu’à 10 ans. Cependant, cette caractéristique autrefois attractive devient aujourd’hui un handicap. Avec un taux de 1,75 % brut à partir de janvier 2025, et après déduction des prélèvements fiscaux et sociaux (prélèvement forfaitaire unique de 30 %), le rendement net tombe à 1,22 %. En comparaison, l’inflation prévue pour 2025 dépassera ce rendement, entraînant une perte de pouvoir d’achat pour les épargnants. « Le PEL devient un produit à rendement réel négatif », souligne Philippe Crevel, alors que d’autres produits d’épargne réglementée comme le Livret A, même après une baisse attendue de son taux à 2,5 % en février 2025, resteront plus avantageux.

Un rôle marginal pour l’immobilier
Outre sa fonction d’épargne, le PEL offre la possibilité de souscrire à un prêt immobilier à taux fixe. Cependant, la baisse de la rémunération affecte également le taux des prêts associés, qui passera de 3,45 % à 2,95 % en janvier 2025. Cette baisse pourrait sembler avantageuse, mais son impact reste limité pour plusieurs raisons :
 

1. Un délai de quatre ans : Les prêts ne sont accessibles qu’après quatre années d’épargne.
 

2. Un montant limité : Le montant du prêt dépend des intérêts cumulés, qui seront désormais plus faibles.
 

3. Une compétitivité réduite : Sur un marché marqué par des taux fluctuants, le prêt PEL peine à rivaliser avec les offres traditionnelles.
 

Le PEL, autrefois conçu pour faciliter l’achat d’une résidence principale, ne joue plus ce rôle de manière significative. « Sa refonte, promise depuis plusieurs années, n’est plus à l’ordre du jour, alors même que le secteur immobilier traverse une crise majeure », déplore Philippe Crevel.

Un produit en déclin
L’attrait pour le PEL n’a cessé de diminuer depuis 2018. Entre janvier 2018 et octobre 2024, son encours a chuté de 270 milliards à 224 milliards d’euros, selon la Banque de France. Cette tendance reflète l’érosion de sa pertinence face à des produits d’épargne plus performants et une politique économique qui n’a pas favorisé sa modernisation.

Quelle place pour le PEL dans l’avenir ?
Dans un contexte économique marqué par l’incertitude et une crise immobilière persistante, le PEL semble s’éloigner de sa vocation première. Avec des taux d’épargne peu compétitifs et des prêts difficilement accessibles, ce produit vieux de près de 60 ans est aujourd’hui en quête de sens. Une reconfiguration ambitieuse serait nécessaire pour lui redonner son rôle central dans l’acquisition de logements, mais aucun projet en ce sens n’est actuellement prévu par les pouvoirs publics.