Richesse et natalité en France : une corrélation ?

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En France, où la natalité est en recul constant depuis deux ans selon l’INSEE, une étude récente réalisée par Yomoni souligne l’importance de la situation financière dans les décisions des familles. 

 

Près de 44 % des sondés affirment que, s’ils disposaient d’une meilleure sécurité économique, ils envisageraient d’avoir plus d’enfants. Mais au-delà de cette aspiration, une réalité s'impose : le coût d’élever un enfant est largement sous-évalué par la majorité des Français.
 

Sous-évaluations récurrentes
Interrogés sur le budget mensuel nécessaire pour subvenir aux besoins d’un enfant, les Français avancent une moyenne de 500 euros par mois. Pourtant, selon le ministère des Solidarités et de la Santé, ce montant s’élèverait plutôt à 750 euros, incluant les frais liés à l’alimentation, la garde, l’éducation ou encore les loisirs. Cette différence d’appréciation met en lumière une perception éloignée de la réalité, souvent liée à une méconnaissance des dépenses réelles.
 

En effet, seuls 19 % des sondés estiment correctement ces dépenses, tandis que 21 % les considèrent largement inférieures à 300 euros mensuels. Les écarts se creusent davantage selon les régions : en Île-de-France, 12 % des parents évaluent un coût mensuel supérieur à 1 000 euros, contre seulement 4 % en Bretagne. À l’opposé, 25 % des habitants du Centre-Val de Loire pensent qu’un budget mensuel de moins de 300 euros suffit.
 

Le poids à long terme
Si les estimations varient d’un foyer à l’autre, le consensus scientifique situe le coût d’un enfant entre 80 000 et 250 000 euros jusqu’à sa majorité, avec une moyenne de 180 000 euros annoncée par le ministère des Solidarités et de la Santé. Ce calcul inclut évidemment les frais du quotidien, mais aussi les dépenses annexes comme les activités périscolaires, les cours particuliers ou les équipements spécifiques.
 

Malgré ces réalités financières, près de 31 % des Français avouent ne pas avoir une idée précise du coût total. Ils sont cependant 42 % à penser que ce montant dépasse 100 000 euros et 24 % à le situer au-delà de 200 000 euros. Cette appréciation varie encore selon les régions : en Corse, 45 % des sondés considèrent que le coût d’un enfant n’excède pas 100 000 euros, contre seulement 38 % dans les Pays de la Loire. À l’inverse, les habitants des Hauts-de-France se montrent plus prudents, avec 28 % évaluant ce coût à plus de 200 000 euros.
 

Éducation et épanouissement : l’argent comme facteur déterminant
Au-delà du coût brut, les finances familiales conditionnent souvent les opportunités éducatives et l’épanouissement des enfants. Pour 69 % des Français, les ressources économiques influent directement sur la qualité de l’éducation et les chances de succès des plus jeunes. Parmi eux, 48 % considèrent cet impact comme élevé, tandis que 21 % l’estiment modéré.
 

Cependant, 31 % des parents jugent que l’aspect financier n’est pas prédominant. Ils mettent en avant d’autres paramètres tels que les valeurs transmises ou les choix pédagogiques, qui joueraient un rôle crucial dans la réussite et le bien-être des enfants.
 

Des stratégies d’anticipation
Face à ces défis, les Français s’organisent. Plus de 85 % d’entre eux prévoient d’assurer un soutien financier à leurs enfants jusqu’à leur indépendance. Pour cela, 61 % ont opté pour une solution d’épargne dédiée, tandis que 24 % estiment que leurs revenus suffiront pour couvrir les besoins. Néanmoins, 13 % des sondés expriment des inquiétudes quant à leur capacité à subvenir aux besoins de leurs enfants sur le long terme.
 

Alors, avoir plus d’argent, c’est faire plus d’enfants ? Si l’équation n’est pas directe, la situation financière reste un facteur incontournable dans la décision de fonder une famille, reflétant autant les aspirations que les contraintes des foyers français.